La liberté d'expression, est-ce que c'est comme le droit de grève pour certains ?

J'entends par là : est-ce que la liberté d'expression peut se perdre par désuétude ? Faut-il mettre ce droit (et privilège, oserais-je dire) en pratique pour assurer sa survie ?

Aujourd'hui en particulier, il me semble que c'est le cas.

Après l'hadopi 2, pendant loppsi 2, et avant l'ACTA, tout porte à croire que l'internet tel qu'on le connait aujourd'hui pourrait disparaître dans les méandres des procédés de surveillance informatique et des lourdeurs juridiques : un Internet libre, social, 2.0, pourrait en effet céder sa place à un nombre très limité de sites censurés et sous surveillance, le tout en vue de nous protéger du piratage, du terrorisme, de la pédopornographie, du néo-nazisme, du tabagisme passif et j'en passe. La manoeuvre viendrait ainsi gonfler les revenus des majors de la musique (pas sûre qu'on puisse dire de même pour les artistes...) et puis aussi ceux des grosses régies publicitaires du web (puisque l'essentiel de l'audience se rabattrait chez eux) et enfin, cela viendrait de justesse sécuriser la domination de la TV sur les autres médias, elle qui voit d'un très mauvais oeil l'essor d'Internet, à en croire le flot de propos hostiles au web diffusé sur ces supports. Finalement, l'ACTA arrangerait pas mal de monde, et pas des moins influents auprès de notre bien-aimé gouvernement.

Cela fait donc quelques semaines qu'une idée me colle sérieusement à l'esprit : aujourd'hui, je peux ouvrir un blog et exposer au monde à peu près toutes les idées qui me viennent en tête (hors négationnisme, incitation à la haine raciale et diffamation), mais demain, qui sais ? Je me jette donc sur canalblog avant qu'il ne soit trop tard, pour ouvrir un nouveau blog, un peu moins touristique et peut-être un peu plus "brut de pomme" que l'ancien. Je n'irai pas jusqu'à prétendre participer à la sauvegarde de la liberté d'expression, je voudrais juste estomper un peu ma peur de voir cette jolie toile qu'est le web partir en fumée de pixels sous coups de dérive politique assimilable à l'univers de "1984" imaginé par George Orwell.

Incapable de faire le tri entre toutes les facettes de ma personnalité à mettre à votre disposition, ce sera comme la plupart des blogs, un peu de moi, un peu de geek en tout genre (jeux vidéo, jeu de rôle, comic books, manga, SF et high tech), un peu de politique et probablement beaucoup de choses qui ne rentrent dans aucune de ces catégories.